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Rendre les cauchemars plus doux par l'écriture.

Rendre les cauchemars plus doux par l'écriture.
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6 mars 2007

Save me from myself.

Quatre petits chiffres rouges. Quatre petits chiffres rouges qui renvoient à une réalité grasouillette et dodue. Un enchaînement de symbole responsable de mon destin. Quatres petits chiffres rouges imprimés dans mon crâne, marqués au fer rouge. Je les rêve à nouveau en chute libre, comblant de satisfaction le vide vertigineux de mon estomac. Je les veux à nouveau comme un impérieux appel de gouffre. Légers, ils m'entraîneront avec eux, si vite, si haut. Euphorie du néant. Nous nous brûleront les ailes.

Quatre petits chiffres rouges. Réalité trop consommée. Sucrée et amère. Salée et écoureante. Quatre petits chiffres rouges. Que je vomirai.

Le cadran de la balance clignote. Pendant quelques secondes seulement.

Save me from myself. I'm scared.

journ_e_v_lo_064

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4 mars 2007

Routine

journ_e_v_lo_051La routine
M'assassine,
Plasticine
Qui s'écrase
Et fait table rase.
Vie en phase
Sur un tic-tac
Qui te traque,
Mécanique arnaque.
Elle t'étrique,
Sourire plastique :
Sois synthétique.
Le temps coule,
Me moule
et m'écroule.

3 mars 2007

Rouge passion

veniiise_002

Amour parfait. Deux âmes sœurs vêtues de rouge passion et les cils papillonnant, se promettent monts et merveilles inatteignables. Ambiance kitsch. Des roses et des Mon Chéri sont échangés, pour le symbole. Des paroles dégoulinantes d’une tendresse sucrée et presque écoeurante pompent l’air de la pièce. Les Je t’aime résonnent en cristal.

Amour qui s’exhibe. Nous ne perdons rien de la composition chimique de la salive des deux amants. Publicité à outrance. Amour qui s’affirme par la présence des autres et qui semble pourtant nécessiter notre absence. Pas une seule fausse note au tableau. Un monument baroque dans la splendeur de son expression. Tout en courbes et en dorures. Présentoir de bonheur.

De l’autre côté de la vitrine, j’observe, un sourire narquois aux lèvres et un pincement au cœur.

3 mars 2007

Une photo de Molko, ça inspire.

placebo_BMM2

Acteur principal, pilier du groupe, il a la vie facile. Il existe dans les battements de cils de ses admirateurs. Vide et creux, il a pris soin de renforcer sa façade. Sa surface de statuette en toc est lisse et brillante. Un excès de strass et de paillettes aveugle même les incrédules. Son regard reste en suspens au-dessus de la foule, il sait qu’il les fascine. Aucun miroir ne lui a dit qu’il était le plus beau, pourtant il ne doute pas. Chacun croit mieux posséder son image, personne ne cherche d’excuse pour se pâmer. Si il s’en préoccupait, il en rigolerait, de son rire que j’imagine distingué.

Le public se crée là ou il est. Indifférent, ses attentions ne l’atteignent pourtant pas. Il a trouvé le plus intéressant dans ce monde : son nombril. Il vit en autarcie, il est son propre centre de gravité. Chaque jour, il se séduit un peu plus lui-même, à coup de mascara et de blush.

Comme tant d’autres, je suis tombée dans son piège : nous sommes amoureux d’une Venus de plastique. Il joue le rôle principal d’une mascarade dont l’ampleur dépasse sa hauteur.

28 février 2007

Calmants

veniiise_087

Les paupières lourdes, l’esprit comme embourbé, je refuse de quitter ma semi conscience protectrice. Je sais que lorsque j’ouvrirai les yeux, il faudra faire vite. Tendre ma main, fébrile et tremblante, pour attraper mes pilules et la bouteille d’eau. Avaler tout ça le plus vite possible, la tête renversée. Chaque seconde comptera.

Pendant les quelques instants qu’il me faudra pour rétablir ma léthargie artificielle ; des souvenirs, bruyants et désordonnées, m’assailliront de toutes parts. Ils se cogneront et se bousculeront dans ma tête, créant une cacophonie digne d’un quai de gare et mettant sans dessus dessous ma confortable inconscience. Ta présence, à côté de moi, s’étendra, élastique et dilatée dans tous les recoins de ma liberté. Comme un étau qui comprime mes poumons, ton être imposant d’amour m’asphyxiera. Chacun de tes ronflements paisibles rendra mon air vicié.

Une fois les médicaments avalés, mon quotidien, ma mémoire et mon avenir se noieront dans le même océan de confusion. J’aurais gagné mon trou noir. Alors tu te réveillera et tu me regardera d’un sourire niais. Je ne te rendrai pas la pareille, te fixant seulement de mes yeux vides. Les médicaments agissant comme un filtre, il n’y aura plus de mépris dans mon regard. J’aurai oublier que je ne t’aimais pas et que tu m’aimais trop.

Ironie du sort : nous formons un couple solide. Sur des prescriptions et des ordonnances, tu m’as détruite pour la bonne cause. 

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28 février 2007

Lyrique

veniiise_091

Impression apocalyptique d'un ego désertique et cachexique.
Trafic de narcotiques pour mon âme tyrannique.
Débris catastrophiques et boulimiques d'une anorexique.
Attirance magnétique d'une douleur fantastique.
Complaisance énigmatique.
Envolées extatiques et retombées dans un quotidien plastique.
Expression symptomatique de sentiments névrotiques.
Je voudrais être amnésique ou apoplectique.
La vie est satirique, ironique.
Elle te nique.
Suis-je unique ?
Entre tragique et comique.
Pathétique.

27 février 2007

Faites de doux cauchemars.

Secondes en suspens. L’ombre de ma mère se découpe dans l’encadrement de la porte. Elle hésite. Elle ignore si elle doit continuer la comédie, lui faire atteindre le paroxysme de l’hypocrisie. Le temps semble vaciller, incertain, lui aussi. Je ne saurai dire après combien de temps elle ouvre tout de même la bouche et lance dans l’air cette petite phrase sucrée qui autrefois me garantissait le pays des merveilles. « Fais de beaux rêves ». Les mots sonnent faux ; le silence est rompu et remplacé par un écho discordant. Elle ne peut pas le supporter. Son ombre s’efface et la porte est rapidement refermée.

Elle sait, tout comme moi, que mes nuits seront peuplées de monstres alcooliques et suicidaires. Elle sait que son souhait sera vain, que jamais plus je ne me prendrai pour Alice et que je ne m’amuserai à courir après un destin irratrappable. Le voile rose qui je portais sur mes yeux s’est terni trop rapidement.

Alors, toute seule, perdue au milieu de mes couvertures, en carressant mon ours en peluche, je me souhaite de beaux cauchemars.

S’il vous plaît, faites qu’ils soient doux, que je m’y plaise et que je m’y complaise.

veniiise_025

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